Rétrospective de mon œuvre :
Maintenant je crois vraiment avoir trouvé la voie de mon œuvre et surtout la place et qu’occupe la concrétisation physique de ma démarche. Alors, je compte toujours garder la sculpture comme point de départ. Mais la question qui suit ensuite est comment je peux justifier la forme qu’elle va prendre.
En fait quand je regarde mon projet, à cause des divers événements qui sont survenus dans la session je peux carrément voir les différentes étapes par lesquelles je suis passée. Premièrement, il y a l’étape de la définition de l’immobilité qui a duré les premières semaines d’intégration. Pendant celles-ci j’ai pu voir un peu l’étendue des pistes que je pouvais y trouver et disons-le franchement j’ai innocemment voulu tout représenter en une seule œuvre. Ce qui est vraiment, mais franchement, très très très con de ma part. Le résultat que j’en retiens de cette étape c’est surtout l’opposition entre l’immobilité plus naturelle (les paysages) et les moments Kodak (mouvement).
Je suis donc partie à la recherche des mouvements Kodak et donc en quelque sorte du mouvement. Mais on voit tout de suite la difficulté de la représentation du mouvement alors que je fais une sculpture qui est immobile. C’est là où j’ai été coincée et j’ai pris une pause dans le blogue pour de nombreuses semaines, surtout à cause de la nouvelle du cancer de ma mère qui est très agressif et qui sera suivi d’une chimio obligatoirement. Donc je me suis plus centrée sur moi-même afin de gérer la crise et ses conséquences et ai oublié le blogue. Mais bon, j’ai continué de penser à intégration pendant ce temps là. Du côté artistique, malgré le fait que cette voie m’a menée vers un cul-de-sac et que j’ai stagné, j’ai gardé certains éléments en tête. Principalement ça a été pour ma sculpture la forme organique qui ne suggérait peut-être un mouvement, donc pas une forme définie. Les formes de ma sculpture restaient très floues dans ma tête.
Ensuite bon, me rendant compte que je ne pouvais pas garder le moment kodak tel quel pour ma sculpture, je me suis tournée alors vers le côté indéfini et flou de l’œuvre que ça conservait dans mon esprit et une deuxième période d’immobilité dans mon cas est survenu à cause de la disparition de mon amie sans laisser aucune trace autre qu’une famille et des amis morts d’inquiétude et attendant à tout moment de retrouver un cadavre. Le pire c’est que ce n’est même pas un euphémisme. Les chances de survie de mon amie étaient de moins de 5% rendu au 5e jour de sa disparition, vu la manière où on n’avait aucun indice. Franchement je n’ai pas honte de dire que je me suis plus concentrée à essayer d’aider la police dans ses recherches, à mettre des pancartes dans toutes les stations de métro et à consoler mes amis qu’à faire intégration. La situation s’est finalement réglée avec une fin heureuse.
Bon, là encore ça m’a mis très en retard et j’ai donc continué à travailler la notion de flou en essayant de traduire ça en dessin et de le transposer à la sculpture tout en travaillant l’élément nouveau dans le matériel qu’est la mousse. En gros les croquis de demain vont surtout vous montrez le avant/après et où j’en suis rendue suivi d’un article concernant mes observations pratiques de la matière.
En fait, même si je pour le moment je me fais plus une rétrospective à moi-même qu’à vous, je remarque que malgré tous les changements qu’à subit mon projet j’ai beaucoup d’éléments récupérés de mes étapes. Je sens que malgré le parcours chaotique, je n’aurais pas eu le même résultat du tout si ces événements ne s’étaient pas produits et ne m’avaient pas forcée à rentrer dans ma coquille. Quand je regarde ce qu’est rendu mon projet je le trouve beaucoup plus proche de ce que je suis en tant qu’individu que celui du début.
Enfin, il est tard. Je vais probablement me relire et clarifier certains propos, vu qu'il semble que j'ai la tendance à être très difficile à suivre lorsque je parlede mon projet d'intégration
Belle réflexion sévère et articulé pour l'essentiel de tes dernières semaines.
RépondreEffacerÀ suivre dans sa manifestation matérielle. Continue à travailler, tu avances, tu ne recules pas... c'est ça l'essentiel.